Barman est un métier qui ne s’improvise pas et ne se limite pas à faire des cocktails aussi délicieux qu’inventifs. C’est tout un art, qui exige une parfaite connaissance des produits, une grande créativité et un sens aigu du service. Ces compétences, Benoit Coupin, enseignant en CAP, BP et Certificat de Spécialisation (CS) métiers du bar à CMA Formation Lille, les maitrise parfaitement et nous révèle ce qui donne toute sa saveur à ce métier.
-Quel est votre parcours professionnel et qu’est-ce ce qui vous a amené à devenir professeur ?
-Benoit Coupin : J’ai d’abord été apprenti, en préparant un CAP Barman, dans des écoles hôtelières et en apprentissage. J’ai travaillé sept ans en bar, notamment au Touquet puis dans la restauration à Lille. J’ai été maître d’hôtel dans plusieurs restaurants (brasseries, restaurants traditionnel, bistronomique et gastronomique). Je suis arrivé à la CMA Formation Lille il y a un peu plus de quatre ans, comme formateur puis professeurbar en CAP, BP et CS.
-Qu’est-ce qui vous incité à enseigner ?
-BC : L’envie de transmettre (sourire). J’avais régulièrement des apprentis à mes côtés quand j’étais maître d’hôtel et j’ai réalisé à quel point j’aimais la pédagogie, mais aussi échanger avec les jeunes. La plupart étaient passionnés, et j’avais plaisir à les voir évoluer.
– Quelle est, selon vous, la mission principale d’un enseignant en bar aujourd’hui ?
-BC : C’est avant tout de transmettre ce métier et c’est ce qui rend belle cette profession. Il faut savoir maîtriser les connaissances des produits pour bien les travailler, les associer.
-Quelles compétences sont les plus difficiles à transmettre ? Et quelles sont celles que les jeunes apprennent plus facilement ?
-BC : Les plus difficiles à transmettre selon moi sont justement les compétences techniques car il y a énormément de produits, donc beaucoup de connaissances à intégrer. La posture physique ou les éléments de langage peuvent être travaillés mais pas toujours car les apprentis ont souvent une appétence pour cela. Ce qu’ils apprennent le plus facilement c’est la création des cocktails, car ils font souvent preuve d’inventivité, de créativité. Ils sont aussi attentifs à l’évolution des produits. Ils suivent souvent des barmen/barmaid sur les réseaux, sont attentifs à leurs réalisations. Le travail des cocktails est le plus passionnant pour eux.
-Quels changements dans le métier, avez-vous constaté chez les jeunes générations d’apprentis ?
-BC : Ce n’est pas vraiment du changement mais plutôt une évolution, une envie de développer le métier. Ils l’ont souvent découvert via le service en salle. Barman c’est un poste qui fait rêver, qui permet plus d’autonomie. En revanche, je trouve qu’aujourd’hui les jeunes apprentis que je côtoie ont des objectifs plus aboutis, en tout cas, des projets très précis, à court ou moyen terme. C’est un métier qui s’est également féminisé.
– Quelles sont, selon vous, les qualités d’un(e) bon(ne) barman ou barmaid aujourd’hui ?
-BC : (sourire) C’est aimer l’autre, aimer échanger et découvrir aussi de nouveaux lieux. Être ouvert aux autres. C’est l’ouverture d’esprit qui prime je pense, l’audace et l’envie de faire « voyager » avec des saveurs originales… Ce qui est beau aussi dans ce métier, c’est que chaque jour est différent, on rencontre des gens de tous les horizons et la première qualité c’est de savoir apprécier ces rencontres jamais pareilles et vraiment riches.
– Avez-vous une anecdote ou un moment marquant vécu avec un(e) apprenti(e) ?
-BC : J’en ai beaucoup (sourire) mais je me souviens que l’an dernier j’ai accompagné un jeune à un concours, dans un bar très à la mode à Lille et aujourd’hui il m’arrive de travailler avec lui lors d’évènements extérieurs, alors qu’il y a seulement deux ans il était apprenant. Nous avons des rapports différents, c’est vraiment intéressant.
– Le métier de barman/barmaid est en perpétuelle évolution : comment tenez-vous compte des nouvelles tendances dans votre enseignement ?
-BC : Il y a beaucoup de nouvelles techniques, c’est un métier en perpétuelle évolution. Qui vont se rapprocher des techniques culinaires et donc il faut piocher des infos sans cesse. J’invite régulièrement des barmen/barmaid au centre de formation à Lille à passer quelques heures avec nous pour venir nous faire des démonstrations et nous faire découvrir les nouveautés, les nouvelles techniques. Ils nous apprennent à utiliser de nouveaux produits et à reproduire des recettes…On ne perd ainsi pas le fil. Ce n’est pas dissociable pour un professeur. C’est très important de travailler avec des gens du métier.
-Quel conseil donneriez-vous à un(e) jeune qui hésite à s’engager dans ce métier ?
-BC : Je dirais qu’il faut foncer ! Ces métiers de la restauration manquent de personnel alors qu’il y a du travail, des postes à pourvoir et des évolutions possibles. On ne fait jamais la même chose ! Si vous voulez faire un métier de passionné et passionnant, il ne faut pas hésiter (sourire).
Crédit photos DR CMA HDF
En savoir plus sur la formation proposée à la CMA HDF : Formation de barman – CMA Hauts de France
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