Le secteur du bâtiment offre un éventail diversifié de métiers désormais portés par les nouvelles technologies mais aussi par des enjeux énergétiques et écologiques. Pour répondre aux besoins des entreprises, la CMA HDF propose diverses formations pour devenir maçon, électricien, plombier chauffagiste, plaquiste ou encore plâtrier sur les sites d’Arras, Abbeville, Caudry et Solesmes.
Laurent Brice, professeur d’électricité à CMA Formation et Entreprises Arras, – qui a notamment formé Baptiste Delcroix* (double médaille d’or MAF électricité) -, nous confie ce qui l’a incité à transmettre bien plus qu’un métier : une exigence et la fierté d’un savoir-faire qui ne cesse d’évoluer.

-Quel est votre parcours et comment êtes-vous devenu enseignant à la CMA HDF ?
-Laurent Brice : J’ai découvert très jeune, à 12 ans, le métier, avec un oncle électricien et j’ai appris beaucoup de choses dans les livres de l’école des Mines (sourire). J’ai entamé ma formation en faisant un BEP Electrotechnique, puis un BEP Communication Courant Faible, ensuite un Bac Electronique. J’ai poursuivi avec un BTS assistance d’ingénieur. J’ai travaillé comme gestionnaire de production à la Française de Mécanique (ndlr : Stellantis Douvrin) puis j’ai été professeur maître auxiliaire d’électricité à Bruay. En 1993, le CFA d’Arras (devenu depuis CMA Formation et Entreprises Arras) cherchait un professeur d’électronique et j’ai postulé. C’est comme ça que l’aventure a commencé… (Sourire).
– Qu’est-ce qui vous passionne le plus dans votre métier aujourd’hui ?
LB : C’est un métier où je ne m’ennuie jamais. J’ai donné des cours d’électricité à des élèves formés en mécanique auto, à des jeunes en CAP Electricité, BAC Pro Electricité, j’ai aussi formé des artisans et leurs salariés en électricité domotique…j’ai accompagné des apprentis en tant qu’expert régional pour les Olympiades des Métiers (ndlr : aujourd’hui Worldskills), j’ai également fait des évaluations en milieu carcéral, je suis allé cinq fois en Afrique grâce à CMA Formation et Entreprises Arras… J’aime ce métier d’enseignant pour le relationnel avec les jeunes, j’aime transmettre un savoir. C’est une profession qui apporte des résultats plus qu’honorables, en dépit de la vision toujours péjorative de l’enseignement général…Alors qu’on a des jeunes qui font un boulot hors du commun !
– Comment accompagnez-vous les apprentis dans la découverte du métier ?
– LB : Mon but c’est de faire grandir des jeunes en leur transmettant des compétences pour devenir électricien. Aujourd’hui ce métier a beaucoup évolué, notamment en termes de techniques, avec l’arrivée de l’électronique et de la domotique. Il faut désormais maîtriser l’informatique pour programmer un automate (rire) !
– Quelles méthodes utilisez-vous pour rendre la formation concrète et motivante ?
– LB : J’applique la méthode que j’ai reçue, notamment celle de mon oncle.
Grace à cela, j’ai fabriqué ma pédagogie, faite de connaissances techniques, mais aussi d’expériences …En face de moi, j’ai un public allergique à l’école, qu’on a traité de fainéant, de nul, trop souvent… Il faut motiver ces jeunes, leur redonner confiance, leur donner envie d’avancer, d’apprendre un métier. Leur prouver qu’ils savent faire des choses, qu’ils peuvent être bons dans un domaine autre que l’école. Qu’ils sont doués !
-Avez-vous un souvenir marquant d’un élève auquel vous avez permis de révéler son potentiel ?
– LB : Oui, bien sûr, je pense évidemment à Baptiste Delcroix, en Bac Pro Mélec qui a décroché deux médailles d’or MAF, le 19 avril dernier lors des épreuves départementales du concours puis le 10 mai en régional*. Je me souviens aussi de Christophe Sevin, qui avait terminé 1er au MAF, que j’ai aussi accompagné aux Olympiades des Métiers… Après son CAP Electricité, il a fait un CAP Sanitaire, un Bac Pro élec puis un BM Elec. Aujourd’hui, il est devenu enseignant à l’école des malentendants d’Arras. C’est un garçon extrêmement compétent dont je suis également très fier.

-Comment le métier d’électricien a-t-il évolué ces dernières années ?
– LB : Avec les avancées technologiques, les enjeux énergétiques et la transformation des modes de consommation, la demande pour les experts en électricité ne cesse de croître. Ce sont des métiers en pleine expansion, notamment dans le secteur du bâtiment, dans la rénovation énergétique. Alors que la transition énergétique s’intensifie et que les bâtiments connectés se multiplient, les électriciens occupent une place centrale dans la modernisation des infrastructures. Contrairement à d’autres métiers techniques, l’électricien travaille seul ou en équipe. Que ce soit sur les chantiers, où il collabore avec d’autres corps de métier du BTP, ou chez des particuliers, le contact humain est important. C’est un métier idéal pour les personnes qui aiment travailler dans des environnements dynamiques.
– Quelles sont, selon vous, les qualités humaines et techniques essentielles pour enseigner ?
– LB : Il faut aimer transmettre et aussi les contacts humains. Être pédagogue et ouvert d’esprit, patient…(rire)
– Entretenez-vous des liens avec les entreprises du territoire pour favoriser l’insertion professionnelle ?
– LB : Bien sûr, c’est indispensable. On est en contact permanent avec les entreprises, du petit artisan « du coin » aux « grandes » entreprises…Il viennent régulièrement vers nous lorsqu’ils recherchent un apprenti et nous le faisons aussi pour donner un coup de pouce aux jeunes.
– Que répondez-vous à ceux qui pensent que les métiers du bâtiment sont « dévalorisants » ?
– LB : Je dirais « Viens passer quelques jours avec nous, tu verras… » Il faut le vivre pour comprendre.
– En quoi le secteur du bâtiment, et en particulier celui de l’électricité, offre-t-il des opportunités d’avenir ?
– LB : Ce sont des métiers où il y aura toujours, à mon sens, des opportunités, de la demande, parce qu’ils évoluent, qu’on y apporte de nouvelles technologies. Ce n’est pas le cas de toutes les professions.
– Un dernier message pour valoriser les métiers du bâtiment et notamment le vôtre, électricien, auprès des jeunes ?
– LB : Quand on est électricien, on a la chance de faire un beau métier qui permet aussi de gagner très correctement sa vie. Un apprenti de 20/22 ans peut prétendre à un salaire de 1500/1800 euros net. L’alternance favorise aussi la découverte du métier donc c’est vraiment intéressant. C’est une filière en pleine transformation, avec une diversité de métiers, en réponse à beaucoup d’enjeux actuels (transition énergétique, domotique, objets connectés, data, fibre, etc.). Oui, les électriciens ont un rôle à jouer dans le futur !
Crédit photos DR CMA HDF
Le saviez-vous ?
La profession d’électricien fait partie des métiers du BTP qui recrutent le plus.
En effet, plus de 18 000 postes sont à pourvoir cette année selon l’enquête réalisée en 2024 par France Travail sur les Besoins en main-d’œuvre.
Formation et diplôme d’électricien – CMA Hauts de France
Métiers du bâtiment, les formations – CMA Hauts de France